A neutralizing antibody prevents postfusion transition of measles virus fusion protein
La publication apparue dans le journal Science cette semaine (https://doi.org/10.1126/science.adm8693) apporte un nouvel éclairage mécanistique sur l’infection par le virus de la rougeole et sur l'action d’un anticorps monoclonal qui inhibe son entrée. Le virus de la rougeole est l'agent pathogène viral le plus infectieux connu à ce jour, provoquant le plus grand nombre de décès des enfants parmi les maladies évitables par la vaccination. Il est placé par l'OMS sur la liste des menaces virales ré-émergentes. Cette publication, issue d’une collaboration internationale de longue durée, se base sur l’utilisation d’un anticorps monoclonal ciblant l'état de pre-fusion de la protéine F du virus de la rougeole, produit dans l’équipe Immunobiologie des Infections Virales, et issu de la Measles Biobank située au sein de CIRI, Centre International de Recherche en Infectiologie à Lyon (https://ciri.ens-lyon.fr/teams/IbIV/measles-biobank) et de la version stabilisée de la protéine de fusion virale (collaboration équipes IBIV et NITROVIRE). Cet anticorps a été initialement caractérisé par C. Mathieu, dans le cadre d’une collaboration entre les équipes de B. Horvat au CIRI et M. Porotto à l’Université de Columbia à New York (Mathieu et al, Cell Mol Immunol, 2021. doi: 10.1038/s41423-021-00691-y). Ce travail a conduit à la mise en place d’un approche par cryo-électron microscopie (EM) par les équipes américaines des Professeurs M. Porotto et E Ollmann-Saphire, permettant grâce à la découverte au CIRI de mutations stabilisants la protéine de fusion du virus de la rougeole (Mathieu et al mbio 2021, doi: 10.1128/mBio.00799-21) une meilleure compréhension du ciblage de cet anticorps. Cette étude affine les observations en cryo-EM des états de la protéine de fusion et propose un modèle pour comprendre le fonctionnement de cet anticorps neutralisant contre l’infection par le virus de la rougeole. Il montre au-delà l’importance des anticorps ciblant l’état de pré-fusion des protéines F des Paramyxovirus et suggère par extension comment transposer le ciblage à d’autres virus dont les structures de ces protéines ne sont pas encore disponibles. Cet anticorps compte aujourd’hui parmi les meilleures pistes pour le développement d’un traitement contre l’infection par le virus de la rougeole.
Voir la publication : https://www.science.org/doi/10.1126/science.adm8693